Road trip dans le Centre-Val de Loire
Cette année, j’ai décidé (sans avoir beaucoup le choix) de découvrir les merveilles de la France en multipliant les séjours courts aux quatre coins du pays.
Aujourd’hui, je te parle de mon road trip de 3 jours dans la région Centre-Val de Loire. Au programme : des châteaux, de la nature et beaucoup de vin.
Organisation du road trip
Pour partir, j’ai loué une voiture sur Get Around, ex-Drivy. Ce n’est pas la première fois que je passe par la plateforme de location entre particuliers et ça s’est toujours bien passé.
Le système est simple : tu loues ta voiture pour une durée définie, tu la récupères à un lieu précis, puis tu la rends au même endroit à la fin de ton séjour.
Il est possible de louer une voiture pour plusieurs heures ou plusieurs jours. Pour 3 jours, la location nous a coûté à peu près 100 euros.
Voici un récap de notre itinéraire :
Paris – Chambord : 2h
Chambord – Brinon sur Sauldre : 1h
Brinon sur Sauldre – Bourges : 1h
Bourges – Sancerre : 45min
Sancerre – Orléans : 1h30
Orléans – Paris : 2h
Prêt ? C’est parti.
Jour 1 : Patrimoine, averse et surprise
Nous commençons notre périple au Château de Chambord, dans la commune du même nom dans le Loir-et-Cher. Le château se trouve au cœur du plus grand parc forestier d’Europe et il s’agit de l’unique domaine royal encore intact depuis sa construction (1519).
C’est le seul château de la Loire de notre séjour et nous comptons bien en profiter. Heureusement, une pandémie mondiale a fait en sorte de rendre le lieu un peu moins bondé que d’habitude, ce qui rend la visite plus agréable.
Première bonne surprise : c’est gratuit. Pour les moins de 26 ans résidents d’un pays de l’Union Européenne, la visite du château est offerte.
Nous sommes accueillis dans le domaine par un petit marché de produits du terroir. Pas mal de vin (on y reviendra), un peu de cassoulet. À 10h du matin, nous sommes plutôt tentés par un café. Une erreur qui nous coûtera 10 euros au premier bar du coin.
Après cette déconvenue, nous commençons à découvrir les lieux : d’abord, des jardins assez moyens composés d’arbres carrés. Je comprends vite qu’il s’agit de l’arrière du château et qu’il me faut rentrer à l’intérieur pour découvrir les vrais jardins. Ouf, rassurée.
Puis, on se dit que tout ça nous a un peu ouvert l’appétit. Direction le satané café de ce matin (celui qui nous a fait payer 10 balles) puisque c’est quasiment la seule option possible.
Rendez-vous donc aux Armes du Château. Si j’avais l’habitude de lire les commentaires sur Trip Advisor, j’aurais remarqué que l’établissement n’était pas reconnu pour son service incroyable et sa nourriture hors pair. Mais j’ai faim alors tant pis – je mange et je continue ma découverte des lieux.
Je rentre enfin dans le Château de Chambord. Je découvre alors énormément de lustres (j’adore les lustres) mais surtout un lieu rempli d’histoire, une demeure ayant appartenue à Louis XIV, François 1er, au Duc de Bordeaux… Un château magnifique qui se visite rapidement (2h au total). C’est grand, donc on n’est pas gêné par les autres visiteurs.
Point COVID-19 : l’espace suffisant ne suffit pas à faire respecter 1 mètre de distance entre les visiteurs. Pas forcément la faute du proprio, puisque c’est impossible d’espérer que tout le monde sache se tenir. Heureusement, le gel est à disposition dans toute l’enceinte du château. Le masque est bien sûr obligatoire.
Je découvre alors les jardins – qui ne sont au final vraiment pas ouf. Puis je profite de mes derniers instants pour faire une balade en barque sur le canal (16€ pour 30min). Forcément, c’est à ce moment-là qu’une averse se déclenche. Qu’importe : le paysage est assez beau pour me faire oublier la pneumonie qui arrive.
Il est déjà temps de partir. Je sèche mes larmes en pensant au lieu incroyable qui nous attend pour la nuit. Les Gites de Sologne (Brinon-sur-Sauldre) : un domaine de 60 hectares offrant des hébergements de luxe insolites. Des bulles en pleine nature avec une partie transparente donnant une vue imprenable sur la Sologne. L’occasion de dormir isolés du monde, quasiment à la belle étoile.
Les Gites de Sologne mettent à disposition de chaque visiteur des vélos pour se balader dans la forêt. Notre bulle, la Bulle du Cerf, (la moins chère, coûtant quand même 190€ la nuit) était au sol – on en reparlera. 40m2, un lit Queen Size et deux petits lits simples, convenant pour un couple ou une famille.
Le logement ne dispose pas du wifi ni d’eau potable et les WC (sèches) sont dans une cabane privée en dehors de la bulle. Il est possible de louer une voiturette ainsi que de commander à manger et à boire à l’accueil.
Après avoir galéré à trouver un restaurant dans le coin proposant des options végé (pas facile en plein milieu de la forêt), nous sommes rentrés déguster notre bouteille du vin pétillant dans notre bulle au cœur de la nature.
Tout allait bien jusqu’à qu’une ombre furtive fasse son apparition au sol : une souris, marquant la fin brutale de notre petit moment de paix champêtre. En tant que citadins, nous avons bien évidemment paniqué et appelé le numéro de l’accueil, espérant avoir un peu d’aide. On nous a répondu que c’était la nature et qu’il fallait se démerder.
Ce n’est qu’après un examen minutieux de la bulle que nous avons compris qu’il y avait de nombreux trous d’aération au sol et que la souris était sans doute partie aussi vite qu’elle était venue. Conseil : privilégier une bulle en hauteur pour éviter les visites surprises.
Jour 2 : Pesto, vin et burger végétarien
Après m’être réveillée au milieu de la forêt, je me dirige vers ma nouvelle destination : Bourges. Située dans le Cher, il s’agit de la capitale historique du Berry, 3ème ville la plus peuplée du coin, derrière Tours et Orléans.
Arrivée à Bourges, je m’arrête déjà manger. Mon choix se porte sur La Scala, un restaurant italien spacieux situé dans le centre. Je déguste mes pâtes au pesto en appréciant le joli décor. Pas cher, avec des options végétariennes : on recommande.
Je découvre enfin Bourges, une jolie ville très calme. Vraiment très calme, puisque j’ai l’impression que tous les habitants sont partis en vacances tant les rues sont vides. Direction le Jardin de l’Archevêché, à côté de la Cathédrale Saint Étienne, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Il s’agit d’un magnifique jardin à la française, très fleuri (bien que la canicule ait pas mal attaqué les fleurs en question), avec un petit café et des jeux pour enfants. L’ambiance est légèrement angoissante avec ces jeux abandonnés comme dans une ville fantôme, mais on apprécie quand même.
On continue à se balader jusqu’à tomber sur la Promenade des Remparts qui, comme son nom l’indique, entoure les remparts gallo-romains. Un tas de petites maisons traditionnelles, des fleurs et des magasins de thé. Une ambiance romantique plus qu’appréciable et encore une fois, un calme absolu.
Je décide finalement de me cultiver en me rendant à l’Hôtel Lallemant, une demeure ayant appartenu à une grande famille de marchands au 13ème siècle, transformée depuis en Musée des Arts Décoratifs. Ça tombe bien, tous les musées à Bourges sont gratuits jusqu’en septembre (désolée, je te préviens un peu tard).
Sur place, je découvre une exposition sur le son des choses. Au programme : des instruments insolites à tester (après s’être lavé les mains). Chelou, mais gratuit.
C’est ainsi que je termine ma visite de Bourges en 4h resto compris. Avant de partir, j’observe avec admiration toutes ces habitations traditionnelles et je me dis que c’est quand même vachement mignon.
Mais pas le temps de rêver : mon amour du vin me pousse jusqu’à Sancerre et surtout son vignoble. Celui-ci s’étend sur 2800 hectares et existe depuis l’Antiquité. Sancerre produit surtout du vin blanc, mais se laisse aussi aller à un petit rouge ou rosé selon les envies.
Ces vins sont exportés dans le monde entier, et j’ai bien l’intention d’en goûter un verre moi-même (j’en profite, je ne conduis pas). Je m’arrête dans le premier bar que je vois – après avoir quand même monté les nombreuses côtes de la ville bien dénivelée.
Je commande un verre de blanc accompagné d’un crottin de chavignol bleu (je découvre alors qu’un fromage peut se commander bleu).
Ce fromage provient du hameau de Chavignol, à Sancerre. On y élève des chèvres depuis le 16ème siècle et on reconnaît le fromage à sa fine croûte bleutée, ainsi qu’à son goût corsé et noiseté.
Le « bleu » correspond en fait au degré d’affinage, les amateurs de fromage le préfèreront pour sa forte personnalité et son caractère affirmé.
J’ai chopé toutes ces infos sur internet. Sur place, je me suis contenté de savourer mon vin et mon fromage.
Nous quittons ensuite cette petite cité de caractère pour arriver à notre dernière destination : Orléans. Nous découvrons un airbnb pas ouf mais qui fera le taf pour une nuit. À peine arrivés, surprise ! C’est déjà l’heure de manger.
Direction la Place du Martroi où nous accueille notre première statue de Jeanne d’Arc (il y en aura d’autres). Nous prenons place au Studio 16 où nous dégustons un burger végétarien de gros porc. Le décor est sympa, la vie est belle. L’estomac est rempli.
Pour finir la journée, nous allons dans un bar, le Chez Moi, qui propose des cocktails aux noms bien déprimants comme le Burn Out ou la fameuse Gastroentérite. Délicieux. C’est ainsi que se termine cette deuxième journée – aussi agitée que gourmande.
Jour 3 : Jeanne, jardins et jeux
La dernière journée de ce voyage sera consacrée à Orléans. Chef-lieu du Loiret, elle est construite sur la Loire, le plus long fleuve de France (cf mes cours de géo de primaire).
Tu le sais peut-être déjà, mais la figure de Jeanne d’Arc est indissociable d’Orléans. Le 8 mai 1429, celle-ci libère la ville des Anglais lors de la Guerre de Cent Ans. Les habitants lui rendent hommage avec des statues, des noms de rues et des références quasi constantes. Notre airbnb lui a même offert l’honneur d’être le mot de passe du wifi.
Je traverse le pont Georges V qui sépare la ville en deux, pour me rendre dans le centre. Pourquoi ? Manger. Sur mon chemin, je croise le premier jardin d’une longue liste : le Jardin de la Charpenterie, non loin de la Rue des Halles. Malheureusement, on est en août et la flore fait un peu la gueule. Mais on note le potentiel.
Orléans est une ville assez piétonne, je me balade dans les rues sans voiture autour des Halles jusqu’à tomber sur le graal. Un restaurant vietnamien, Phood, nous offre exactement ce qu’on attendait : un pad thaï et un bobun. Le petit thé vert artisanal qui accompagne mon repas est juste magique.
Je continue avec le Jardin de l’Évéché à côté de la Cathédrale Sainte-Croix, connue pour ses vitraux retraçant la vie de Jeanne d’Arc. Puis direction l’Hôtel Groslot, ancien hôtel de ville dont les six pièces se visitent très rapidement et surtout, gratuitement.
Le Jardin de l’Hôtel Groslot est mon petit préféré de la liste. On croise des gens qui lisent, d’autres qui dorment sur l’herbe à l’ombre du soleil. C’est mignon, romantique et mieux entretenu que tous les autres jardins croisés jusqu’à présent.
Je repasse ensuite sur l’autre rive pour finir ma visite. Sur mon chemin, je croise une très bonne surprise : un magasin de jeux vidéo rétro, Playmogames. On y trouve des jeux, des consoles, des magazines, etc.
Je retrouve certains jeux de mon enfance que j’achète sans hésiter. Je réfléchis même à choper une game cube pour seulement 40 € (elle sera finalement achetée plus tard sur vinted, mais c’est une autre histoire).
Après toutes ces émotions, je me rends finalement au Jardin des Plantes, plus grand que les autres, possédant une serre et beaucoup de fleurs. Note : Orléans possède beaucoup de roses, c’est d’ailleurs une grande part de son activité horticole depuis 1850.
Je quitte alors Orléans, une ville toute mignonne que j’ai appréciée pour une journée. C’est la fin de mon road trip qui aura été rempli de jolies découvertes, de beaucoup de nourriture et de pas mal d’alcool.
J’ai peu de choses à dire pour conclure ce long article, tant j’ai déjà l’impression d’avoir tout dit. Si je devais choisir certaines choses que j’ai préféré durant le voyage, je penserais sans doute aux Bulles de Sologne ainsi qu’à Sancerre et son vin.
Mais réellement, c’est le voyage entier que j’ai apprécié et plus que tout, il m’a permis de découvrir cette jolie région qu’est le Centre-Val de Loire. Et pour ça, je suis très reconnaissante.