Comment te faire dépenser plus à l’aéroport ?
Soyons clairs, petit lecteur, je ne cherche pas à te soutirer des sous (bien que ma cagnotte soit toujours ouverte si tu veux faire un don). Non, c’est la méchante société capitaliste qui cherche tous les moyens de te faire chauffer ta carte bleue.
Tu serais étonné de connaître tous les stratagèmes mis en place dans ce but, surtout quand tu attends sagement d’embarquer. Aujourd’hui, je t’offre un aperçu des différentes manières de te faire dépenser de l’argent dans les aéroports.
Le temps, c’est de l’argent
En moyenne, tu arrives à l’aéroport 2h17 avant le décollage. Comment t’en vouloir d’être en avance ? C’est écrit sur ton billet qu’il est important d’arriver tôt pour ne pas rater ton vol.
Pourtant, il est rare que tu mettes longtemps à t’enregistrer. Normal, le check-in en ligne te permet d’éviter la queue. Le temps que tu gagnes, tu le passes dans la zone commerciale. Et il rapporte environ 40 milliards de dollars par an.
On ne va pas se mentir : il y a peu de choses à faire dans un aéroport. Embarquer, atterrir, patienter… Et dépenser. Les passagers qui attendent sont une cible de choix pour les boutiques. Facile à capter, souvent aisée (tu prends l’avion, tu as donc de la thune à claquer), nulle part où aller.
Pour rejoindre la porte d’embarquement, tu emprunteras un loooong chemin parsemé de magasins et dans ton ennui, tu craqueras : tu achèteras.
Dépense, ça va te détendre
La savais-tu ? (non) Un passager satisfait a plus de chance d’acheter (+7% de dépenses). Un voyage, surtout en avion, c’est stressant : préparatifs, sécurité, retards… Toutes les raisons sont bonnes pour péter un plomb.
Heureusement, l’aéroport met tout en œuvre pour te relaxer. Massages, espace lounge, bar à vin, expos… Tout ça, rien que pour toi ! Enfin, surtout pour ton porte-monnaie.
Les aéroports rivalisent d’idées pour te mettre à l’aise. Tu marches sur de la moquette ? Normal : moins bruyant, plus relaxant, comme chez papa et maman. Après l’épreuve de nerfs qu’est le contrôle de sécurité : le duty-free pour te calmer. Après l’effort, le shopping de réconfort.
Que tu le veuilles ou non, tu seras obligé de traverser cet espace rempli de lumière et de promos pour rejoindre ta porte d’embarquement.
Il court, il court, le pigeon
Le savais-tu ? (toujours pas) Les portes d’embarquement sont annoncées 25 à 90 minutes avant le décollage. Ainsi, tu passeras de longues minutes à errer dans les couloirs et, ne sachant où aller, tu entreras dans une boutique.
Ces couloirs sont souvent courbés à gauche. 90% de la population est droitière et les études montrent qu’un droitier regarde naturellement à droite dans un chemin tournant à gauche. Devine de quel côté sont les boutiques ?
Tu remarqueras que les panneaux de directions ne t’indiquent pas la distance mais le temps de marche. Ça permet de mieux te projeter et donc de te détendre (« il me reste 40min avant l’embarquement, ma porte est à 20min, j’ai donc le temps d’entrer dans ce Victoria Secret).
Sur ton chemin, des présentoirs en diagonale, pour mieux voir les produits depuis le hall. Des kiosques en libre-service, pour te faire gagner du temps (et donc acheter plus, cf. 1ère partie). Tous les produits essentiels sont en début de parcours, pour t’offrir ce que tu cherches rapidement et te mettre en condition pour acheter le reste (dont tu n’as pas besoin).
De bonnes affaires qui te veulent du mal
À Paris, les passagers dépensent en moyenne 34 euros par passage à l’aéroport dans des produits duty-free. Tu as sans doute toi aussi déjà craqué sur un petit parfum ou une boîte de nougat pour papy.
Le duty-free, littéralement, c’est le « non taxé », sans TVA. On a souvent tendance à confondre ça avec le « bon marché ». Pourtant la plupart des prix des aéroports sont ultra majorés.
En comparant les prix moyens en duty-free et en supermarché, on remarque une différence notable : +25% sur le vin, +40% sur le Toblerone… Quand on sait que les boutiques payent un loyer exorbitant pour leurs locaux, on comprend mieux.
Attention également à tes conversions de monnaie : le taux de change est 10 à 26% plus élevé à l’aéroport, sans compter les frais de service. T’es là pour changer ton argent ou pour le perdre ?
Conseils pour arrêter de te faire voler
- Squatte près des salons VIP pour chourer le wifi gratuit
- N’achète ni chocolat, ni alcool au duty-free (le parfum t’as le droit, c’est rentable)
- Opte pour le taxi plutôt que te faire flamber ta carte avec le parking
- Si tu n’as pas le choix, préfère laisser ta voiture sur le parking gratuit d’un hôtel
- Prends un sandwich et fuis la brasserie qui te coûtera un bras
- Prends une gourde vide pour passer la sécurité et va la remplir aux WC (jusqu’à 200% de majoration sur le prix des bouteilles d’eau à l’aéroport)
- Si tu n’as pas d’eau, évite l’alcool : l’avion assèche beaucoup la gorge
- Achète tes souvenirs en ville, ils seront beaucoup moins chers
Voilà, tu peux désormais vaquer à ton quotidien de radin sans t’inquiéter : tu es maintenant capable de déjouer les pièges des aéroports. Si tu veux néanmoins te faire plaisir, rien ne t’empêche de claquer ton fric ici ou là. Le duty-free te fait de l’œil et c’est normal, mais au moins tu dépenseras ton argent en connaissance de cause.