Astuces pour être un connard dans l’avion
Comme je te le racontais dans un précédent article, l’aéroport est un endroit relativement stressant. Selon ton seuil de patience, il peut même se révéler carrément agaçant. Mais il existe un moyen de te venger des connards qui ont fait de CDG le pire endroit sur Terre. Plusieurs moyens en fait, que je te présente dans ce tuto sur comment se faire détester dans un avion.
S’installer dans l’avion
En bon connard, tu as poireauté 30min devant le guichet avant même que l’embarquement n’ait commencé. Une fois monté, ta première mission est de rendre l’installation dans l’avion insupportable pour tes co-passagers.
Tu commences par galérer à trouver ta place, bloquant ainsi le passage aux personnes derrière et retardant considérablement le moment où tout le monde sera installé et où l’avion pourra décoller. Mais c’est vrai, personne ne t’a indiqué où se trouve la 36C. Planté devant l’allée 21, tu te demandes si ta place n’a pas tout bonnement disparu du véhicule. Tu appelles une hôtesse, bloque encore un peu le passage. Elle t’escorte : 1er défi relevé.
Viens le moment de poser tes valises dans la cabine prévue à cet effet. Que dis-je, plutôt ton manteau, ton écharpe, ta veste (il fait froid dans l’avion, tu t’es bien couvert), tes chaussures et tes 3 sacs à dos. À toi seul, tu occupes 100% de la rangée. Les passagers suivants vont gueuler, ils auraient dû prévoir le coup en rentrant parmi les premiers.
Tu t’assoies alors confortablement, tu imposes ta carrure d’athlète en monopolisant l’accoudoir et en laissant ton voisin bras croisés, coincé entre deux sièges. Pour détendre l’atmosphère, tu penses à une bonne blague : « J’espère qu’ils ne vont pas trouver la bombe dans ma valise ! ». Tu ris, on te méprise. Le voyage peut commencer.
Pendant le vol
Le chili consommé à l’aéroport a son effet : tu passes la moitié du vol à niquer les WC. Pour digérer, tu commandes un (ou treize) remontant(s) : ton vol passera plus vite en étant bourré. Tu insultes et effraies toutes les hôtesses. Tu tentes de glisser ton numéro dans la poche de l’une d’elle : le bruit court que la police t’attend à l’atterrissage. Mais le whisky fait son effet et tu t’inquiètes seulement de savoir quand les toilettes vont se libérer pour lâcher ta petite galette.
Tu remarques alors que ton voisin de devant ne semble pas gêné, contrairement au reste de l’avion : cet idiot dort comme un bébé. Ni une ni deux, tu lui lâches quelques coups de pieds bien pensés au milieu du dos. Tu entends un « connard » furtif, tu es rassuré.
Puisque tu es un mec sociable, tu te penches vers le bébé de la rangée d’en face pour discuter un peu. Tu ne sais pas si c’est ton haleine chargée ou ce que tu lui murmures qui fait son effet mais le résultat est là : l’enfant se met à pleurer. Tu es content : tu ne seras pas la seule personne détestée du vol.
À l’atterrissage
Complètement bourré, tu mets beaucoup de temps à comprendre l’hôtesse qui te demande de bien vouloir boucler ta ceinture pour l’atterrissage. Tu finis par obéir et souffles ton haleine fétide sur ton voisin en lui demandant de dire à ta femme que tu l’aimes si jamais l’avion se crash.
Mais coup de chance : le pilote se pose délicatement sur le sol. Devant une telle dextérité, tu ne peux retenir tes applaudissements et détache même ta ceinture pour effectuer une petite danse de la joie. Autour de toi, tout le monde est rassuré : ce vol à tes côtés est enfin terminé.
Tu quittes ton siège alors que le voyant rouge est encore allumé et commences à pousser dans l’allée alors que les portes ne sont pas encore ouvertes. Tu restes debout comme un con pendant 15min avant de pouvoir sortir. En passant devant les hôtesses, tu ne laisses échapper ni « au revoir » ni « merci » mais seulement un rot dû au dernier verre que tu t’es enfilé. Sur ton siège, on retrouvera des emballages de gâteaux, de l’alcool renversé et une capote usagée. Quel bon voyage.
On rigole, on rigole, mais ces comportements existent. On remarque même un phénomène : le « air rage », l’agressivité provoquée par le fait de prendre l’avion. Les raisons évoquées sont nombreuses et on ne compte plus les études listant les comportements les plus détestés en apesanteur.
Alors faisons un effort et ne soyons pas un connard dans l’avion.
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