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2020 : pire année du tourisme ?

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Avec la pandémie, l’industrie du tourisme a pris un coût en termes de recettes, d’activité et de moral. Le baromètre annuel de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) sorti en janvier qualifie 2020 de « pire année de l’histoire du tourisme ».

Vols, hôtels, restauration… Analysons les résultats des différents secteurs liés au voyage et tentons de faire un bilan global du tourisme en 2020.

 

Une baisse drastique des voyageurs

 

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2020 est ce qu’on appelle « une bonne grosse année de merde » en ce qui concerne le tourisme. Même si l’OMT n’utilise pas exactement les mêmes termes.

Les choses avaient plutôt bien commencé mais tout s’est subitement arrêté en mars. Sur ce seul mois, on remarque une baisse de 57% des arrivées internationales comparé à 2019.

L’année a été rythmée par les confinements et la fermeture des frontières. Forcément, les mesures sanitaires ont eu un impact sur le comportement des voyageurs en France et dans le reste du monde.

Les arrivées de touristes étrangers en Europe ont baissé de 70%, soit 500 millions de voyageurs en moins. Le reste du monde suit la tendance avec une baisse de touristes de 74% en moyenne.

Il existe un contraste entre la province et l’Île-de-France, particulièrement touchée par la crise sanitaire. Le Comité Régional du Tourisme Paris IDF annonce 14 millions de touristes perdus sur un an et un manque à gagner de 6,4 milliards d’euros.

D’ailleurs, parlons un peu de thunes.

 

Pas de tourisme : pas d’argent

 

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Photo by Thomas Kelley on Unsplash

Le secteur touristique aurait perdu 1 300 milliards de dollars dans le monde en seulement un an. En France, il représente 7,4% du PIB et pourtant, la consommation touristique a reculé d’un tiers.

D’après Atout France, les pertes du secteur touristique français entre janvier et août 2020 s’élèvent à 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires. On estime que c’est 11 fois supérieur aux pertes engendrées par la crise financière de 2009.

Malgré les plans de relance et les fonds de solidarité mis en place, la situation reste catastrophique.

Au-delà de l’argent, ce sont surtout les emplois qui sont menacés. Plus précisément 100 à 120 millions d’emplois et jusqu’à 500 000 en France d’après Protourisme. Les petites entreprises sont les plus en danger.

C’est encore une fois l’Île-de-France qui souffre le plus. On rappelle que Paris est la 1ère ville touristique au monde. Sans touriste, c’est 23 milliards d’euros qui s’envolent.

L’addition est encore plus salée si on prend en compte les revenus générés par les locations entre particuliers ou la consommation sur place (restaurants, culture…). À ce propos, faisons un point sur la situation globale.

 

Hôtels, restaurateurs et culture 

 

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Photo by Nick Karvounis on Unsplash

Les compagnies aériennes et agences de voyage ne sont évidemment pas les seules impactées par l’arrêt du tourisme. Lors d’un voyage, de nombreuses entreprises sont prises dans l’équation : divertissement, restauration, logement…

Pour commencer, la fréquentation des musées s’est effondrée. On parle d’une baisse qui va jusqu’à 80% pour l’ensemble des musées et monuments français. Le Louvre a vu son nombre de visiteurs baisser de 64% et le Domaine de Versailles de 77%.

L’hôtellerie a elle aussi énormément souffert de la situation sanitaire et des restrictions mises en place. En fin d’année, le bilan montre un taux d’occupation de 22% dans l’ensemble de la France. Les hôtels haut de gamme, particulièrement fréquentés par la clientèle étrangère, sont les plus touchés.

Au total, on considère que seulement un tiers des chambres d’hôtel ont été occupées en France sur toute l’année 2020.

Les établissements restent parfois ouverts, mais difficile de faire tourner l’affaire sans personne dans les chambres. Le chiffre d’affaires par chambre s’est écroulé de 60%.

Comme d’habitude, Paris galère plus que le reste de la France. Le taux moyen d’occupation en 2020 s’élève en 22%, contre 80% en 2019. Entre juin et juillet, un hôtel sur deux étaient encore fermé, malgré le regain d’activité touristique de l’été.

 

Un nouveau souffle en été

 

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Photo by Johnny Chau on Unsplash

L’allègement des mesures sanitaires en mai a permis de relancer la saison estivale. C’est surtout la clientèle locale qui a fait tourner l’industrie du tourisme, puisque 53% des Français sont partis en été et 94% d’entre eux ont voyagé en France.

Vers juin, nos voisins européens sont venus passer une tête en France, notamment les Allemands, les Britanniques, les Néerlandais ou encore les Belges. Le niveau de fréquentation touristique est resté en deçà de celui de 2019, avec une baisse de 60%.

On commence à avoir l’habitude, mais il est bon de préciser que Paris a été moins attractive que d’autres régions. Parmi les destinations stars de la saison, citons la Bretagne, la Normandie, la Nouvelle Aquitaine ou encore le Jura.

Les régions les plus attractives ont été rurales : la campagne représentait 30% des séjours des Français. Les hôtels ont été boudés au profit des gîtes et des chambres d’hôtes, plus rassurants en termes de mesures sanitaires.

Cet été, les Français ont profité du soleil et de leur liberté retrouvée pour profiter du plein air. Dans le Val de Loire, le tourisme à vélo a grimpé de 27%. Le littoral méditerranéen a même fait une meilleure performance qu’en 2019 avec 23% de touristes en plus.

De nouveaux comportements ont aussi été remarqués comme les réservations à la dernière minute ou les séjours de courtes durées. Ces tendances s’expliquent évidemment par une atmosphère d’incertitude et la peur de potentielles nouvelles restrictions de déplacement. Reste à savoir si ces habitudes sont vouées à rester.

 

Quel espoir pour le tourisme en 2021 ?

 

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Photo by Christopher Czermak on Unsplash

Beaucoup de choses peuvent se passer en un an et 2020 en est la preuve. Ces chiffres peuvent être des mesures intéressantes pour tenter de comprendre à quoi ressemblera le tourisme en 2021. Cependant, il est sans doute encore trop tôt pour savoir comment la situation peut évoluer.

Interrogés par l’OMT, les experts sont optimistes quant à une amélioration courant 2021. Le développement de différents vaccins est une aura d’espoir pour toute l’industrie qui espèrent qu’ils permettront de se déplacer plus facilement.

Cependant, certains experts tablent plutôt sur un retour à la normale en 2023, perspective moins optimiste. Quoi qu’il en soit, l’OMT affirme qu’il faudra 2 ans et demi voire 4 ans au tourisme international pour retrouver un niveau équivalent à celui de 2019.

En ce qui concerne la thune, Atout France a publié ses propres estimations et prévoit 111 milliards d’euros de recettes touristique en 2021. Cela représente une augmentation de 48% pour la clientèle internationale et 16% pour la clientèle domestique.

Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, est lui aussi optimiste. Il pense que la France possède des « fondamentaux solides », notamment son attractivité globale, son patrimoine et sa variété de destinations.

Beaucoup moins positif, le World Travel & Tourism Council annonce qu’en cas de maintien des restrictions de déplacement, on peut envisager une perte de 174 millions d’emplois dans le secteur du tourisme dans le monde en 2021.

 

Pire année ou année du tournant ?

 

Quel que soit le destin touristique de 2021, la crise sanitaire a permis de faire émerger de nouveaux comportements de voyage. Beaucoup d’entreprises les considèrent déjà comme des tendances qui dicteront notre manière de nous déplacer, même après la pandémie.

Tourisme de proximité, tourisme vert, activités en plein air… Quelles seront les nouvelles manières de voyager en 2021 ?

 

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