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Les dérives du tourisme en temps de COVID-19

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Photo by Elizeu Dias on Unsplash

Depuis plus d’un an, le COVID-19 a bousculé le monde du tourisme. Il existait déjà de nombreuses manières d’être irrespectueux en voyage, mais la pandémie a permis d’en inventer de nouvelles.

Non-respect des réglementations, mise en danger (parfois de gorilles), comportements problématiques… Découvrons les dérives du tourisme en temps de COVID-19.

 

Des touristes qui ramènent le COVID-19

 

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Photo by Jed Owen on Unsplash

À chaque confinement ou nouvelles restrictions sanitaires, on remarque un exode de Français vers d’autres régions, voire d’autres pays. C’était récemment encore le cas avec une explosion des réservations via la SNCF.

Le souci, c’est que certains voyageurs peuvent ramener le virus chez les autres. En septembre 2020, une rumeur a laissé entendre que deux touristes français seraient responsables de la hausse des infections en Islande.

Diagnostiqués positifs en août, les globe-trotters n’ont pas pu résister à l’appel du Nord et ont décidé de braver la quarantaine. Après leur passage, deux bars de Reykjavik ont été signalés comme clusters, avec une centaine de cas du même variant que les deux Français. En fait, ce variant a été surnommé « virus français » en Islande.

Le Ministre islandais des Affaires étrangères a tout de même démenti l’information, affirmant qu’il était impossible d’imputer avec certitude la responsabilité de cette nouvelle vague aux deux voyageurs.

Quoi qu’il en soit, l’Islande n’est pas le seul pays à connaître des tensions avec des touristes potentiellement infectés. Dans les Hautes-Alpes, en France, une plainte pour dégradations de bâtiments publics a été déposée le 3 mars. Des slogans anti-touristes ont été tagués sur les façades d’un vestiaire.

Dans la nuit du 27 au 28 février, on a pu voir apparaitre des messages peu accueillants comme « Covid touriste assassin ». Dans le territoire, une partie de la population considère le tourisme comme responsable de la dégradation de la situation sanitaire.

 

Un manque de respect des mesures

 

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Photo by Mika Baumeister on Unsplash

S’il est encore possible de voyager dans certaines parties du monde, il ne faut pas oublier qu’il existe des restrictions sanitaires à respecter. Pourtant, les déplacements et rassemblements sont toujours autant d’occasions de faire circuler le virus par manque de responsabilité.

Ainsi, pendant les vacances de printemps, les plages de Miami ont été assaillies de touristes venus faire la fête. Face aux risques, les autorités ont décidé d’imposer un couvre-feu entre 20h et 8h, ce qui n’empêche pas la foule de se retrouver entassée sans masque dans des bars.

En septembre dernier, un Australien en voyage à Auckland, Nouvelle-Zélande, s’est extirpé de sa chambre d’hôtel en descendant à la corde depuis la fenêtre du 4ème étage. Il avait été placé en isolement conformément aux mesures en vigueur dans le pays.

En décembre, 200 Anglais se sont enfuis d’une station de ski suisse après avoir été placés en quarantaine. Enfermés dans leurs chambres par respect des mesures du pays, certains n’ont pas supporté l’expérience et sont partis pendant la nuit.

Un mois plus tard, ce sont des Français en Espagne qui ont refusé d’appliquer les restrictions. En Catalogne, une cinquantaine de touristes ont été choppés par la police en plein déjeuner dans un restaurant. Sans masque, ni distanciation, sinon c’est moins drôle.

Pour faire face à ces manquements, les pays redoublent de sanctions. En Australie, le Ministre de l’Immigration n’hésite pas à expulser les touristes hors-la-loi. Ce qui n’a pas empêché certains fêtards de se retrouver pour des fêtes illégales, notamment pendant le Nouvel An.

À Bali, les punitions sont plus originales. Des officiers forcent les gens sans masque à effectuer 50 pompes s’ils n’ont pas de quoi payer l’amende. 90% des contrevenants sont des touristes étrangers.

 

Les destinations stars de la pandémie

 

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Photo by Fabian Quintero on Unsplash

Dès la fin du confinement en juin 2020, les Français ont voulu voyager. Un sondage d’OpinionWay montre qu’à cette période, 16% de la population avait déjà choisi de se rendre à l’étranger. Certaines destinations ont souffert de ces envies d’évasion.

Récemment, c’est l’Espagne qui s’est vue envahie par des touristes Français peu respectueux. En effet, le couvre-feu n’est effectif qu’à partir de 23h, une aubaine pour les fêtards en manque de bars. Alors que les Espagnols ont l’interdiction de sortir de leur région de résidence, ils voient de nombreux étrangers alcoolisés se promener sans masque.

En février 2021, au moins deux fêtes illégales ont été organisées dans des appartements touristiques. 70 personnes ont reçu des amendes pour non-port du masque et tapage nocturne. Des associations espagnoles protestent contre la prolifération de logements touristiques pour les fêtards.

Le Mexique est également une destination à la mode en temps de COVID-19. Il s’agit du quatrième pays le plus touché par la pandémie, pourtant on remarque un manque de contrôle aux frontières et une absence de dépistage.

Cancún, Acapulco ou Puerto Vallarta accueillent des milliers de voyageurs étrangers qui ont l’impression que le virus n’existe pas au sein du pays. En effet, le Mexique impose peu de restrictions à ses touristes. Les mesures se sont allégées en fin d’année pour permettre aux restaurants et aux hôtels de récupérer leurs clients.

 

Le cas Dubaï

 

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Photo by ZQ Lee on Unsplash

Difficile de parler de destination touristique tendance sans évoquer Dubaï. Après avoir confiné de manière stricte sa population en début de pandémie, la principauté des Émirats Arabes Unis a très rapidement rouvert ses portes pour relancer l’économie.

Malgré la hausse des cas, Dubaï continue d’accueillir tous les touristes en mal de voyage. Le nombre quotidien de contaminations a quasiment doublé depuis le 1er janvier. L’aéroport de Dubaï a vu passer un demi-million de voyageurs pendant la première semaine de 2021.

Pour fuir les restrictions sanitaires, la destination qui laisse ouverts tous ses restaurants, plages, centres commerciaux et cinémas semble idéale. En plus des touristes, de nombreux expatriés sont rentrés dans leurs pays d’origine pendant les fêtes, avant de revenir (parfois avec le virus dans leur valise).

Bien décidée à maintenir son activité, Dubaï a néanmoins mis en place de nouvelles mesures en février, en limitant l’accès aux cinémas, aux clubs et aux hôtels, ainsi qu’en fermant les bars et restaurants. Les Émirats Arabes Unis ont également l’un des taux de vaccination les plus élevé au monde, avec 4 millions de doses déjà administrées.

Cette stratégie permet à de nombreux influenceurs de continuer à arpenter les rues de Dubaï, prétextant des motifs professionnels. Au Royaume-Uni cependant, la principauté a été retirée de la liste de couloirs de voyage dès janvier. Les personnes revenant de Dubaï doivent désormais s’isoler pendant 10 jours.

 

Doit-on continuer à voyager ?

 

La grande question. Il appartient à chacun de prendre ses responsabilités et de décider ce qui convient de faire en cette période compliquée. Si les voyages sont autorisés dans de nombreuses régions du monde, il parait tout de même intelligent de réfléchir à adopter des comportements respectueux pour ne pas mettre la population locale en danger.

Reste qu’il sera toujours possible de trouver des comportements problématiques chez certains touristes, avec ou sans COVID-19.

 

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