Riga & Tallinn : la ruée vers l’Est
Il arrive que certaines destinations apparaissent comme des évidences. Ce n’était pas mon cas pour Riga et Tallinn. Quand j’ai parlé de mon voyage, beaucoup de personnes étaient étonnées par ce choix. Les pays baltes, malgré tout ce qu’ils ont à offrir, ne font pas encore partie des destinations tendances.
Quitte à visiter l’un de ces beaux pays, autant prendre quelques jours de plus pour visiter son nom moins beau voisin. Me voici donc partie pour une virée en région baltique, pour une visite de la capitale de la Lettonie (Riga) et celle de l’Estonie (Tallinn).
Je te fais un petit récap.
DAY 1 : Chat, architecture et burger
Après 3h d’avion, me voici à Riga. Je monte dans un taxi qui roule un peu trop vite à mon goût et me demande un prix plus élevé que ceux indiqués dans mon Routard. Tant pis, j’arrive à l’hôtel saine et sauve et c’est tout ce qui compte.
Je découvre l’Hotel Forums, au cœur de la vieille ville. À peine arrivée, je me balade dans le quartier de Vecriga, essentiellement piéton. Je tombe sur de jolies surprises comme le Cats Hostel, une installation pour prendre soin des chats errants. Je m’extasie presque autant sur les églises de St James et St Peter.
Je continue ma route vers le Palais de la Culture et de la Science, qui abrite la principale institution scientifique de Lettonie et qui offre un point de vue sur toute la ville. Du haut de ce gratte-ciel, j’ai un aperçu de tout ce que Riga va me faire découvrir.
En continuant ma balade, je tombe sur des ruines. Il s’agit de l’ancienne Grande Synagogue Chorale, auparavant la plus grande de Riga, détruite en 1941 par un incendie. La Synagogue a emporté avec elle beaucoup de juifs, morts brûlés. En pleine rue, un monument leur rend hommage.
Plus loin se trouve le Marché Central de Riga, un des plus grands d’Europe. L’occasion de goûter la nourriture lettone (faux, mais j’ai fini par découvrir un resto vegan – on en reparle). Pour finir la journée, je passe dire bonjour à l’Opéra de Riga. L’architecture me donne alors un avant-goût de ce fameux Art Nouveau qui fait la fierté de la capitale.
Et pour vraiment finir la journée, je déguste un délicieux burger végétarien chez Rockabilly House, un diner qui me ravit par sa déco très 60’s. Elvis serait comblé. Moi en tout cas, je le suis. J’en profite pour prendre ce qui sera ma première (mais pas dernière) pinte de Mezpils, une des bières locales.
DAY 2 : KGB, cocktail et art nouveau
Je me mets en route vers de nouvelles aventures lettones. Pour commencer la journée gaiement, direction le Musée du Ghetto et de l’Holocauste. Le ghetto de Riga a été construit en 1941 pour y regrouper les juifs de Lettonie. La plupart ont été assassinés. Ce musée nous replonge dans l’horreur : reconstitutions du ghetto, wagons de déportation, mur avec les noms des 70 000 victimes. Il n’est pas utile de préciser que le lieu est rempli d’émotion.
Je continue vers la Maison des Têtes Noires. Construite en 1344, elle devient la résidence des marchands appelés « têtes noires ». Elle est détruite en 1941 (une année vraiment pas ouf) avant d’être reconstruite à l’identique en 1999. Je visite ensuite le Musée des Juifs, qui me fait découvrir l’histoire du judaïsme en Lettonie du 16ème siècle à la Shoah.
Comme j’ai vraiment besoin d’une note positive, je me dirige vers la – magnifique, incroyable, sublime – Cathédrale de la Nativité. Une église orthodoxe qui date de l’époque où la Lettonie était russe. C’est la seconde plus grande cathédrale des pays baltes et la première des plus belles cathédrale vues dans ma vie.
Mais c’est un peu trop joyeux là, c’est l’heure d’aller voir le Musée du KGB. Dark tourism, es-tu là ? L’ex-siège du KGB, où ont été exécuté beaucoup de prisonniers dans les années 40, est récemment devenu un musée ouvert au public. Ambiance plutôt pas fun.
Je décide d’arrêter les trucs badants avec un cocktail au 27ème étage de l’hôtel Radisson Blu. Le Skyline Bar est un rooftop avec une vue magnifique sur Riga, notamment le quartier Art Nouveau. Il s’agit d’un style du 20ème siècle qui laisse une grande liberté aux architectes. À Riga, on trouve beaucoup d’immeubles Art Nouveau. Il s’agit d’une fierté nationale, la ville étant inscrite au Patrimoine de l’UNESCO.
Une dernière balade à travers le Kronvalda Parks m’ouvre l’appétit. Heureusement, le restaurant Fat Pumpkin existe. Un paradis vegan qui me fait découvrir toutes sortes de houmous et me console de tous ces voyages où j’ai dû manger des frites, faute d’avoir plus d’options.
DAY 3 : Maisons, photo et fondant au chocolat
Dernier réveil dans la capitale de la Lettonie. Les yeux sont humides, les cœurs sont lourds. Premier arrêt : le Château de Riga, au bord de la Daugava. Construit en 1330 pour protéger la ville, il a été de nombreuses fois détruit. Désormais, c’est la résidence du Président.
Je continue Rue Maza Pils avec la découverte de trois particularités de Riga : les Trois-Frères. Il s’agit de 3 immeubles côte à côte aux styles très différents. Ils auraient été construits par 3 frères (logique) et sont les plus anciennes habitations médiévales de la ville. Ces bâtisses mal assorties créent malgré elles un ensemble agréable à regarder.
Il ne me manquait plus qu’un musée. Mon choix s’est porté sur celui de la photo. Pour être tout à fait honnête, ce n’était pas mon meilleur choix. J’ai bien sûr appris des choses sur l’histoire de la photographie en Lettonie, en partant de 1850 pour arriver jusqu’au 20ème. Mais ce musée se trouve être assez oubliable.
Je décide tout de même de finir ce séjour en beauté : en mangeant. Pour ce faire, direction le Duvel’s Pub, non loin du Rockabilly qui avait fait frétiller mes papilles en début de voyage. Je déguste le meilleur fondant au chocolat de ma vie (entre autres) et je dis au revoir à Riga.
DAY 4 : Remparts, cathédrale et cupcake
Au réveil, direction la gare de Riga pour prendre le bus vers Tallinn, en Estonie. Lux Express relie les destinations en 5h pour environ 15 euros. La compagnie propose des voyages dans tous les pays baltes, dans des bus confortables, avec tablettes et wifi. J’arrive alors dans ma seconde destination : un airbnb à Tallinn, proche de la Vieille Ville.
Je ne perds pas de temps : direction la Old Town qui semble être restée à l’époque médiévale. Dans les boutiques de Tallinn, les vendeurs sont en costumes du Moyen-Âge pour vendre leurs souvenirs. Le centre-ville date du 13ème siècle et ses vestiges sont classés à l’UNESCO. Sur la Place de l’Hôtel de Ville, le Marché Médiéval a lieu tous les étés, avec des produits de petits créateurs estoniens.
Les bâtiments pastel se mêlent aux remparts. Je vais vite le découvrir : Tallinn est une ville suprenante en termes d’architecture. Le Château de Toompea, par exemple, se trouve dans le quartier du même nom et abrite le Jardin du Gouverneur et la Tour Pikk Hermann. Symbole national, on y dresse chaque matin le drapeau estonien, au son de l’hymne national.
Puisque je suis à Toompea, j’en profite pour admirer la magnifique Cathédrale orthodoxe Alexander Nevsky. Elle date de 1900, quand le pays faisait partie de l’Empire Russe, et exhibe fièrement ses dômes moscovites. C’est la plus grande cathédrale orthodoxe d’Estonie. Non loin d’ici se trouve une cathédrale luthérienne, celle de Sainte-Marie. C’est la plus ancienne église de Tallinn.
Je remonte la Rue Pikk, l’artère principale de Tallinn. Mon ventre se met à gargouiller et je fais une pause chez Tassikoogid avec un merveilleux cupcake. C’est déjà la fin de la journée et je rebrousse chemin en passant par le centre commercial Viru. Je pense qu’on découvre mieux une ville en y faisant un peu de lèche-vitrine.
DAY 5 : Marché, bière et adieux
Je pars découvrir l’arrondissement nord : Pohja-Tallinn, et notamment le quartier bohème de Kalamaja. C’était auparavant la zone des pêcheurs mais vers 1870, des usines apparaissent, le transformant en quartier ouvrier. Aujourd’hui, on y trouve la Telliskivi Creative City : un complexe artistique accueillant notamment un marché aux puces.
Tous les samedis, il est possible de flâner dans le marché Telliskivi pour découvrir de nombreuses créations : artisanat, bijoux, livres… L’autre marché du quartier, c’est celui de la gare de Balti Jaam, avec de nombreux étalages de vêtements mais aussi des restaurants. Ici, je déguste une très bonne bière et un très bon repas au Humalakoda, un très bon pub.
Retour dans le centre pour découvrir le passage sainte-Catherine, reliant deux rues derrière l’ancienne église Sainte-Catherine. Cet étroit passage abrite de nombreuses boutiques d’artisanat où on peut admirer en direct la création de produits traditionnels en verre, céramique, soie, etc. En effet, les ateliers sont face à la rue et les artisans ne sont pas timides quand il s’agit de montrer leur travail.
Une bien jolie dernière journée se termine. Demain, il sera temps de partir, en reprenant un taxi pour aller à l’aéroport (cette fois-ci beaucoup détendue qu’à l’arrivée) et dire au revoir aux pays baltes qui m’ont tant fait découvrir.
Riga & Tallinn te plairont si…
- Tu es un fana d’architecture
- Tu n’as pas peur de bader en visitant des musées qui racontent l’Holocauste
- Tu es patient face à la barrière de la langue
- Tu ADORES les marchés
- Tu aurais aimé vivre au Moyen-Âge (au moins pour une journée)
Le savais-tu ? Version Riga & Tallinn
- « Riga » signifie « rivière sinueuse », la capitale est d’ailleurs composée à 20% d’eau.
- C’est en Lettonie que se visite la prison de Karosta, dont on a déjà parlé ici.
- Les femmes lettones sont les plus grandes du monde avec une moyenne de 1,70m.
- À Tallinn, il existe un concours semblable à l’Eurovision qui juge les oiseaux.
- Skype a été inventé en Estonie (mais ce n’est pas de leur faute si plus personne n’utilise cette appli).
- Tallinn a été la toute première capitale du monde à proposer la gratuité des transports en commun.
En conclusion, je ne peux que te conseiller de visiter des villes comme Riga & Tallinn. Les pays baltes semblent connaître un regain de popularité et au vu à leur beauté, c’est compréhensible.
Les pays baltes n’ont pas fini de me surprendre. Pour finir d’explorer la région, il me reste encore Vilnius, la capitale de la Lituanie. J’ai hâte.