Faut qu'on parle

Dark tourism : le tourisme extrême

mogoonthego mogo on the go dark tourism extrême
Photo by Joshua Earle on Unsplash

Nouvel épisode dans la saga du dark tourism. Aujourd’hui, nous allons parler d’une forme de tourisme insolite qui invite au danger. Certains voyageurs se shootent à l’adrénaline au point d’aller jusqu’à risquer la mort.

Nous avons déjà parlé du tourisme nucléaire, qui peut être considéré comme une forme de tourisme extrême. Abordons maintenant ce type de voyage très particulier en prenant le sujet dans son ensemble.

 

Simuler le danger pour frissonner

 

mogoonthego mogo on the go blog voyage tourisme de survie
Photo by Harishan Kobalasingam on Unsplash

Le dark tourism flirte souvent avec le danger. Les motivations sont le besoin d’adrénaline, l’envie de sortir de la routine ou de repousser ses limites. Le tourisme extrême, c’est le fait de voyager dans des lieux dangereux ou de se mettre dans des situations de danger réel ou simulé.

Parfois, le risque est moindre. Par exemple, le tourisme de survie vise à partir en expédition dans la nature en abandonnant tout confort. L’opérateur Terres Infinies propose des expéditions dans la jungle thaïe avec pour missions : faire du feu, pêcher ses repas, partir à la cueillette ou construire des pièges.

Une autre agence, Explora Project, propose des week-ends de survie dans les Alpes, sans tente ni sac de couchage. D’autres séjours existent, avec des épreuves plus ou moins difficiles : maniement de la machette, astronomie, études des plantes, fabrication d’outils…

Des médecins sont parfois sur place, bien que ces expéditions soient rarement dangereuses. Les itinéraires sont testés en amont et la formation est souvent incluse dans le voyage. En plus de réaliser le rêve d’aventuriers en herbe, ces expériences sont souvent plus écolos que le tourisme classique (qui produit, on le rappelle, 8% des émissions de CO2).

Mais le tourisme de survie n’est qu’une partie de l’ensemble des pratiques du tourisme extrême. Il existe des voyages durant lesquels le danger n’est pas simulé.

 

Quand le danger devient réel

 

mogoonthego mogo on the go blog voyage dark tourisme volcan volcanique éruption lave flamme danger dangereux touristes touriste vacances voyage fumée paysage
Photo by Gary Saldana on Unsplash

Pour certains voyageurs, le tourisme de survie n’apporte pas suffisamment d’adrénaline. C’est plus fun de risquer réellement sa vie. Pour ça, il existe une méthode imparable : défier la nature.

Pendant que certains visitent des ruines, d’autres observent la catastrophe naturelle en direct. Par exemple, il est possible de passer ses vacances près d’un volcan (en activité, c’est plus drôle). Au Guatemala, on campe près du Santa Maria, en éruption quasi constante depuis 1902. Au Chili, on saute en élastique au-dessus du Villarica.

Alors peut-être que si les gens viennent, c’est qu’il y a peu de risque ? En décembre 2019, une éruption volcanique a frappé l’île de White Island en Nouvelle-Zélande, accueillant plus de 10 000 visiteurs par an. Bilan : 21 morts, des touristes en croisière.

Sur l’Île de Java, en Indonésie, le Kawah Ijen, volcan actif ayant créé une immense mine de souffre à ciel ouvert, se visite illégalement. Le nombre de touristes a augmenté de 85% entre 2014 et 2017.

Sur place, des mineurs affrontent les gaz toxiques pour extraire les blocs de soufre, pour 12 euros par jour. Le dioxyde de soufre inhalé provoque bronchites, vomissements, problèmes respiratoires ou œdèmes pulmonaires. Certains abandonnent leur job pour devenir guides, vendeurs de masques ou restaurateurs au pied du volcan.

Autre destination tendance : la piscine du diable, entre le Zimbabwe et la Zambie. Une piscine naturelle à 103m de hauteur des Chutes Victoria au débit puissant et sans aucun barrage, causant la mort de nombreux aventuriers. Sa fréquentation met également en péril le site naturel inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

D’autres occasions de défier la nature : le Shark Cage Diving (s’enfermer dans une cage face à un requin) en Afrique du Sud ou le massage avec pythons aux Philippines… En Bolivie, la Route de la Mort traverse la forêt Amazonienne à 4500m d’altitude et ne comporte qu’une voie très étroite. On compte 200 à 300 morts par an mais elle continue d’attirer les curieux. 

Les dangers de la nature ne sont pas les seuls à faire rêver les amateurs de sensations fortes. Parfois, le danger se trouve auprès des hommes.

 

Le tourisme version super extrême

 

mogoonthego mogo on the go blog voyage tourisme danger militaire de guerre war zone tours
Photo by israel palacio on Unsplash

Quand les volcans et les tornades ne sont plus suffisants, certains se tournent vers ce qu’on appelle le tourisme de guerre. Il s’agit du voyage à des fins touristiques dans une zone de conflit armé.

Certains piochent dans la liste des destinations déconseillées par le Ministre des Affaires Étrangères pour choisir leurs prochaines vacances. Les pays « stars » sont l’Irak, l’Afghanistan, la Lybie ou encore la République Centrafricaine.

Il existe des agences de voyage spécialisées comme War Zone Tours, créée par un vétéran américain. Pour 30 000€, il est possible de partir en Somalie, au cœur de la guerre civile et de la menace djihadistes.

Déjà en 2003, alors que le Président Bush bombardait l’Irak, des voyagistes créaient un circuit pour découvrir « l’Irak sous les bombes ». En 2009, une agence fait polémique en proposant un circuit en Syrie, après 8 ans de guerre.

En 2016, six touristes sont blessés par des tirs de roquette en Afghanistan. On pourrait penser que de tels faits divers freineraient les GI Joe en devenir. Mais la ville de Kaboul continue d’attirer 20 000 touristes par an. Bâmiyân, au centre du pays, accueille des sportifs venant dévaler l’Hindou-Kouch pour une compétition de ski réputée dans le monde entier.

Ce qui motive ces voyageurs intrépides ? Toujours la même chose. L’authenticité, l’adrénaline, la routine occidentale qui ne suffit plus…

 

Avec le tourisme extrême et en particulier le tourisme de guerre, on atteint un nouveau niveau d’indécence dans le dark tourism. Ici, la curiosité peine à justifier les motivations du voyageur qui ne semble pas vraiment s’intéresser à la réalité du pays visité.

On n’a pas l’excuse du devoir de mémoire (la guerre est en cours), ni du volontariat (on risque juste de se faire tuer), ni même de l’empathie (il n’est jamais question d’apporter une quelconque aide, simplement d’observer un pays partir en fumée).

En clair, le tourisme extrême nous fait dépasser de nouvelles limites.

 

Articles similaires :

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.