Pourquoi les français sont nuls en anglais ?
Tu l’as sans doute déjà entendu : les français seraient complètement nuls en anglais. Fait avéré ou rumeur lancée par des pays jaloux ? La vérité reste à prouver.
Au-delà du cliché, ces lacunes pourraient avoir des conséquences désastreuses pour les frenchies dans le monde. Difficultés à se faire comprendre, impossibilité d’accéder à certains postes, moquerie du reste de la planète…
Aujourd’hui, nous allons plonger au cœur du problème pour enfin répondre à cette question : pourquoi les français sont nuls en anglais ?
Sommes-nous vraiment nuls en anglais ?
S’agit-il seulement d’une rumeur anti-français comme il y en a tant (plus ou moins vérifiées) ? En 2019, l’entreprise de séjours linguistiques Education First classe la France en 31ème position mondiale, ce qui est encourageant mais en-dessous de ses voisins européens.
D’après Digischool, un tiers des français ne parle aucune langue étrangère. Ils sont pourtant autant à considérer que c’est utile. Selon le baromètre 2019 de Ipsos et Wall Street English, 7 français sur 10 ne se sentent pas à l’aise avec l’anglais. Seulement 19% jugent leur niveau satisfaisant.
Le problème, c’est que ces lacunes peuvent représenter un frein, non seulement lors des voyages, mais aussi au quotidien. 92% des français pensent que l’anglais est essentiel pour les études. 31% ont déjà renoncé à un poste ou une promotion à cause de leur niveau insuffisant.
Pour relativiser, on peut se dire que les jeunes sont plus à l’aise. 90% des moins de 25 ans parlent au moins une langue étrangère. On peut aussi se dire que l’accent français a été élu le plus sexy du monde. Ou même que les anglophones ne sont pas mieux lotis : seulement 9% maîtrisent une LV1.
Pourtant, le problème de l’anglais existe en France. Mais pourquoi sommes-nous si nuls ?
Pourquoi sommes-nous nuls en anglais ?
Sur 70 pays non anglophones, le classement de la France n’est pas fameux. D’autres pays européens, comme la Suède ou les Pays-Bas, semblent mieux maîtriser la langue de Shakespeare. Pourquoi ?
Pour commencer, il y a une différence dans l’apprentissage. Au Danemark, les cours d’anglais débutent à 9 ans. En Finlande, à 8 ans. Résultat : 77% des habitants parlent une langue étrangère. De manière générale, l’expression orale est favorisée.
En France, la méthode est plus académique et met l’accent sur l’écrit. Même notre vision du français est scolaire, s’attardant sur la grammaire et la conjugaison. Le français est une langue théorique, mais pas l’anglais.
L’apprentissage précoce de l’anglais est récent en France. Depuis 2016, il est obligatoire à partir du CP : 1h30 par semaine en primaire, 5h30 au collège et seulement 4h en Terminale. La peur du ridicule fait que les français ont du mal à l’oral. La culture académique française est perfectionniste. Refuser le droit à l’erreur, c’est compliquer l’apprentissage.
Une autre explication, c’est la faible exposition à l’anglais. Il y a 50 ans, un dispositif a été mis en place pour protéger la culture française. Aujourd’hui, nous sommes un des seuls pays d’Europe où les programmes TV sont doublés. Une étude montre que les sous-titres font fuir 30% de l’audience française.
Les Français sont très attachés à leur langue. La menace de la perte de l’identité culturelle explique par exemple l’absence d’épreuve d’anglais au brevet. Citons aussi le nombre restreint d’hommes politiques sachant aligner 3 mots en anglais. Heureusement, les choses tendent à évoluer avec l’essor d’initiatives comme Erasmus.
Enfin, il peut être intéressant d’évoquer les différences phonétiques entre les langues germaniques et romanes. Le français, contrairement au suédois ou à l’allemand, est très éloigné de l’anglais en termes de syntaxe, d’accent et de rythme. Forcément, ça créé une nouvelle difficulté d’apprentissage.
Maintenant que le problème est posé : comment le résoudre ?
Comment être meilleur en anglais ?
J’aimerais te donner une formule magique pour obtenir instantanément un niveau C1, mais je ne suis pas sûre qu’elle existe. Voici néanmoins quelques conseils basés sur ma propre expérience.
Tout d’abord : s’exposer à la langue. Si ce n’est pas déjà le cas, abandonne progressivement la VF de tes séries préférées pour la VOSTFR, puis peut-être les sous-titres en anglais pour enfin un jour, avec un peu de chance… Ne plus avoir du tout besoin de sous-titres.
Tu écoutes / regardes / consommes forcément des œuvres anglophones. Essaie de t’intéresser aux paroles de tes chansons préférées, va faire un tour sur Google pour découvrir la traduction (tu seras peut-être surpris).
Si tu es plutôt branché apprentissage classique, il existe des applications pour suivre des cours depuis ton smartphone. Je te conseille personnellement Duolingo, surtout si tu souhaites t’améliorer côté vocabulaire. Chaque jour, force-toi à faire une session de 5 ou 10 minutes et tu verras rapidement les résultats.
Quand tu voyages, fais-toi violence et parle, parle, parle. On s’en fout que ton interlocuteur ne comprenne rien à ton accent ou que tu confondes « beach » et « bitch ». Le plus important, c’est que plus tu parles, plus tu apprends à bien parler.
Enfin, et c’est peut-être le conseil le plus important : ose. Ne panique pas si tu ne connais pas tous les verbes irréguliers (surtout qu’en vrai, on s’en fout un peu). Tout le monde fait des erreurs, même les anglophones et c’est la peur du ridicule qui t’empêche de t’améliorer.
J’espère avoir pu t’en apprendre plus sur ce qui se cache derrière notre niveau médiocre en langues vivantes. La France est loin d’être la plus mauvaise élève mais elle a tout de même de gros progrès à faire pour rattraper les premiers de la classe.
Avec tous ces bons conseils, il n’y a aucune raison pour que le niveau global de la France ne s’améliore pas. On se retrouve donc pour le prochain classement de EF et en attendant : SPEAK.
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