Comment survivre à l’aéroport ?
Carrefour du monde imprégné d’un parfum de duty-free, l’aéroport peine à trouver sa place dans le cœur des voyageurs. Comme toi, je préfère avoir la tête dans les nuages que les fesses dans la salle d’embarquement. Pourtant, il est la première escale de tout voyage. Voici un aperçu des épreuves qu’il te faudra affronter avant de sentir ton siège décoller.
1/ L’arrivée
Il est assez rare d’habiter à côté d’un aéroport. S’offrent alors plusieurs choix : garer titine sur le parking d’Orly pendant que tu te la coules douce en Toscane ou affronter l’enfer du RER B (ou de tout autre navette ou tramway pour mes amis de province).
Si tu optes pour la voiture (coucou le bourgeois), PRENDS TA PLACE EN PHOTO. Il y a peu de chance pour qu’après 3 semaines (ou 3 jours) tu te souviennes t’être garé sur la 37G.
Puisqu’on y est, prends tout en photo. Ta carte d’embarquement, ton passeport, ta valise… Si tu as un doute, prends le visage de tes enfants en photo. Mieux vaut être prévoyant.
2/ Le contrôle de sécurité
Autrement appelé « passage démoniaque », le contrôle de sécurité n’est sans doute pas ton moment préféré. Certains pourraient pourtant trouver du plaisir à être tripoté par Jean-Marie, agent de sécurité depuis 20 ans à l’aéroport de Caen. Mais pas toi.
Tu commences en affrontant le regard méfiant de Jean-Marie qui s’imagine face à Ben Laden en voyage à Ibiza. Mais n’aurais-tu pas toi aussi du mal à rester agréable si tu étais confronté tous les jours à des spécimens repoussant les limites de la bêtise devant un détecteur de métaux ? Surtout si tu bosses à Caen.
Sois compréhensif et transpose plutôt ta haine sur Michel, passant pour la 15ème fois le portique en se demandant naïvement si « les clés ça passe ». Michel, de la part des 30 personnes sur le point de louper leur avion : vide tes poches. Enlève TOUT. Si tu as un doute : enlève. Si tu penses que « ça passe », tu te trompes. Enlève.
J’en profite pour te rappeler, cher lecteur, que tu auras tout le loisir d’enfiler ta plus belle tenue à l’hôtel. Alors bye bye les boucles d’oreilles, les ceintures à clous et tout accessoire qui pourrait te faire perdre ton temps (et le mien).
Ces règles te semblent peut-être étranges : pourquoi retirer ton dentifrice à l’aller et pas ton tire-bouchon au retour ? Mais tu ne décides pas des normes de sécurité. Ce que tu peux choisir, par contre, c’est de ranger ta valise. L’ordinateur, sur le dessus. Les liquides, dans le sachet. Épargne à tes compagnons de vol la vision de tes culottes quand tu videras ton sac sur le tapis roulant.
3/ L’attente
Un passage à l’aéroport, c’est long. Un passager qui attend, c’est un passager qui s’ennuie et donc, qui consomme. Si le duty-free ne te fait pas peur, tu voudras sans doute arriver le premier devant la porte d’embarquement.
Une étude montre que la file de droite est souvent plus lente. Pourquoi ? La plupart des gens sont droitiers et se dirigent instinctivement à droite lorsque le choix se présente. Sois différent, ose la gauche (pas de sous-entendu politique).
Je comprends ton impatience, mais range tes griffes face au personnel. Tu vas peut-être rater ton avion à cause des clés de Michel, mais personne n’y peut rien (à part Michel). L’hôtesse se fout de tes problèmes même si elle est payée pour te faire croire le contraire. Tu risques juste d’énerver tout le monde et de récolter une fouille surprise.
Rappelle-toi que tout le monde passe un mauvais moment. N’oublie pas aussi que tout le monde a payé son siège. Tu le sais ? Alors POURQUOI faire déjà la queue alors que l’embarquement est dans 20 minutes ? On a tous un avion à prendre. Alors rassis-toi.
4/ Les gens qui prennent l’avion
L’enfer, c’est les autres touristes. Toi tu es différent. Quand tu es énervé, tu as de bonnes raisons. Quand tu es lent, c’est que ça ne sert à rien d’être pressé. Et quand tu es chiant, c’est les autres qui sont trop stressés.
Mon petit voyageur, ce que je vais te dire ne va pas te plaire : la plus grosse épreuve à l’aéroport, je crois que c’est toi. Ravale ta fierté, ne te crois pas privilégié parce que tu es en classe affaire et respecte les lois. On peut tous être tête en l’air (et oublier de vider nos poches), désagréable ou idiot. Souvent, on continue à être chiant dans l’avion (spoiler : article à venir). Alors souviens-toi : nous sommes tous l’épreuve de quelqu’un.
Ah et dernier conseil : ne critique pas les gens à voix haute en pensant qu’ils ne comprennent pas ta langue. Ils ont compris.
Tu as des astuces, des conseils, des choses qui t’énervent plus à l’aéroport ? N’hésite pas à partager tout ça en commentaire !