Le voyage rend-t-il heureux ?
Et s’il y avait un lien entre voyage et bonheur ? Je ne peux pas t’assurer que la solution à tous tes problèmes soit un tour du monde. Cependant, je peux t’affirmer qu’il existe de nombreuses études scientifiques sur les effets du voyage sur notre corps, notre cerveau et même notre moral.
Découvrons ensemble si le voyage rend heureux !
Existe-il un gène du voyage ?
En anglais, le « travel bug » est l’expression qui désigne le goût du voyage qu’ont certains et pas d’autres. En science, on parle de gène du voyage : le DRD4-7R.
Reconnu en 1999, il serait présent chez les personnes avec une tendance à l’aventure et à la migration. Le gène est lié au niveau de dopamine dans le cerveau, qui influence notre comportement. Le DRD4-7R toucherait 20% de la population mondiale.
D’après une étude de National Geographic, les populations ayant le gène du voyage seraient plus attirées par le risque, l’exploration, la découverte et la nouveauté.
D’autres scientifiques affirment que la présence d’un gène n’est pas suffisante pour expliquer la passion du voyage. Celle-ci trouverait plutôt ses racines dans l’influence sociale et notamment familiale.
Pour les psychologues, l’homme est la seule espèce à passer autant de temps, enfant, à jouer. Le goût de l’exploration se façonnerait au fil des scénarios élaborés dans l’enfance. Cet imaginaire serait de moins en moins présent avec l’âge.
Le cortex préfrontal est la région qui nous permet d’évaluer les risques et il est moins développé chez l’enfant. C’est pourquoi les jeunes sont plus à même d’être guidés par leurs émotions et de prendre des décisions impulsives comme de longs voyages.
Le voyage garde le cerveau jeune
Ce n’est pas tant le nombre de neurones qui diminue avec l’âge, mais plutôt les connexions neuronales. Après 65 ans, elles diminuent en cas de baisse d’activité cérébrale.
La routine participe à tuer les neurones. Le cerveau doit être utilisé régulièrement afin de rester performant. Les stimulations permettent d’entretenir les fonctions cognitives et la mémoire mais aussi de créer de nouvelles connexions synaptiques dans le cerveau.
Ces stimulations peuvent prendre différentes formes : apprendre une nouvelle langue, vivre des expériences inédites, rencontrer des gens… Tant de choses que nous sommes amenés à faire en voyage.
L’activité physique est aussi essentielle, elle permet de libérer des neurotransmetteurs et de secréter de la dopamine et de la sérotonine (l’hormone du bonheur). Le sport régulier est bénéfique pour la mémoire, les fonctions cognitives, mais aussi contre le stress.
L’activité physique en voyage (randonnée, balades, visites de monuments…) permet donc d’entretenir le cerveau, de déstresser, mais aussi d’avoir un sommeil plus réparateur. La mélatonine (l’hormone du sommeil) est produite grâce à la sérotonine. Le sommeil aide à renforcer la mémoire et permet au cerveau de se libérer des toxines de la journée.
Le voyage est donc bénéfique grâce à toutes les activités et les découvertes qu’il engendre.
Le voyage est bon pour la santé
En plus de son effet sur notre cerveau, plusieurs études montrent que le voyage est bénéfique pour la santé physique et mentale.
D’après une étude américaine, une semaine de vacances par an baisse de 30% les risques de crise cardiaque. Selon l’Agence de santé publique du Canada, le voyage joue un rôle essentiel dans la diminution de l’anxiété. Une autre étude montre que chez les femmes, les voyages réduisent les risques de dépression, d’infarctus ou de maladie coronarienne.
De plus, le contact avec la nature améliore notre stabilité émotionnelle. En 1984, des chercheurs ont prouvé que les patients hospitalisés ayant une vue sur un espace vert guérissaient plus vite. En plein air, le taux de cortisol (l’hormone du stress) baisse dans le sang.
89% des voyageurs constatent une amélioration de leur moral après seulement un ou deux jours de vacances. Une enquête menée par Booking révèle que pour 51% des interrogés, le voyage apporte plus de bonheur que le mariage. Pour 75% d’entre eux, il n’existe pas de meilleur moyen d’être heureux.
Erwan Devèze, spécialiste des neurosciences, affirme que les expériences vécues en voyage aident à sécréter de la dopamine (l’hormone de la motivation), de la noradrénaline (hormone de l’attention), ainsi que de l’endorphine (hormone du bien-être).
La préparation des vacances suffit à produire une excitation supérieure à l’achat d’un objet. D’après le Dr Thomas Gilovich, professeur à Cornell, le bonheur ressenti lors d’un achat est éphémère. L’excitation ne dure pas et nous devenons habitué à nos biens.
Les expériences vécues en voyage, au contraire, produisent du bonheur à long terme puisque les souvenirs restent.
Le voyage façonne notre personnalité
D’après une étude américaine, le voyage impacte la créativité. Nos capacités créatives et intellectuelles augmenteraient de 50% après un séjour.
Une étude de 2009 effectuée auprès d’étudiants montre que les voyageurs sont 20% plus aptes à résoudre des tâches sur ordinateur. Un nouvel environnement nous aide à accélérer la production de neurones dans notre cerveau. Le repos augmente nos performances.
L’Academy of Management Journal relève une corrélation entre le nombre de pays visités et le développement de la confiance. Voyager plus longtemps et dans davantage de pays, hors de sa zone de confort, augmente la confiance en soi.
Parler une autre langue développe l’audace. Avoir moins de mots à disposition nous pousse à exprimer moins de nuances dans nos émotions et nos perceptions. Le cerveau se libère de ses réflexes et nous devenons plus courageux.
En psychologie, le Big Five est un test qui évalue les différentes dimensions de la personnalité. Il semblerait que le voyage permette de développer la partie dédiée à l’ouverture. Les voyageurs seraient plus avides de rencontres et feraient plus confiance aux autres. Or, une personne plus confiante est aussi plus heureuse.
Le voyage impacterait donc notre personnalité en nous rendant plus ouvert d’esprit, plus réactif, plus motivé et plus adapté au changement. En plus de ça, il nous rendrait également plus sympathique ! Il améliore nos rapports avec les autres et solidifie nos liens avec ceux qui vivent des expériences semblables.
Alors, le voyage rend-t-il heureux ?
Il semble que oui et même qu’il fait bien davantage. Le fait de se déplacer régulièrement aide à entretenir notre cerveau, notre corps et à développer certaines parts de notre personnalité.
La bonne nouvelle, c’est que même s’il existe un gène du voyageur, il n’y a aucune raison de se priver de voyager, puisque c’est bon pour la santé !
2 commentaires
Simon Aunai
gogle