Le staycation, c’est quoi ?
Ces derniers temps, tu as dû réapprendre à t’occuper chez toi, sans profiter des musées, des parcs ou des restaurants. Tu as sans doute vécu une expérience qui se rapproche du staycation.
Il y a des chances que l’activité touristique soit ralentie dans les mois à venir. Beaucoup de personnes vont voyager moins loin, voire rester dans leur ville. Ça aussi, c’est du staycation.
Ce phénomène s’inscrit dans la tendance du slow tourisme qui consiste à prendre le temps de (re)découvrir une destination en s’accordant plus de temps pour profiter des vacances.
Je t’explique.
Staycation : définition
Le staycation, ou holistay ou stolidays ou vacadom, est encore un néologisme un peu ridicule pour désigner quelque chose d’assez banal qu’on s’est tous déjà retrouvé à faire.
Concrètement, il s’agit d’éviter de partir à l’autre bout de la planète et de passer des vacances chez soi ou dans un rayon de 100km autour de sa ville. Le locatourisme (tourisme local) est un dérivé du locavorisme, le fait de consommer de la nourriture locale.
On commence à entendre parler du staycation après la crise financière de 2008. Les gens n’ont plus de thunes et la moitié de la France ne part pas en vacances. Ils se rendent alors compte que leur région a des choses à leur faire découvrir.
En Ile-de-France, la clientèle touristique locale est l’une des premières de la région. Par exemple, 60% des visiteurs de Provins (accessible en train depuis Paris) sont franciliens. Plus largement, 80% des français partent en France pour des vacances.
La raison est parfois financière : 40% des français se privent de voyage chaque année faute de moyens. Certains n’aiment tout simplement pas partir et privilégient la redécouverte de leur salon au stress du voyage. Au final, entre 40 et 50% des français sont adeptes du staycation.
Cette tendance a attiré quelques start-ups. Depuis 2017, le site Staycation propose des escapades autour de Paris à prix très avantageux. Le site a déjà convaincu plus de 500 000 franciliens et compte 95 hôtels partenaires, accessibles en transports en commun. Avec petit-déjeuner et la séance de spa, l’hôtel est une destination en soi.
Pourquoi ne pas partir ?
Les raisons de l’engouement pour le staycation sont nombreuses. Quand on sait que le transport représente en moyenne 23% du budget total des vacances (et 15% pour l’hébergement), on comprend l’intérêt de rester chez soi. Le staycation permet donc d’économiser, mais aussi de soutenir l’économie locale.
L’autre raison évidente, c’est l’écologie. On en a déjà parlé ici : l’avion pollue. De plus en plus de gens cherchent des alternatives plus vertes. Certains optent pour le train, d’autres pour rien du tout. Forcément, le staycation permet de réduire drastiquement son empreinte carbone.
Enfin, le staycation permet de lutter contre le stress lié au voyage et de prendre le temps de profiter des vacances. Combien de fois, après un voyage, s’est-on dit qu’on prendrait bien quelques jours à la maison pour récupérer avant de reprendre le travail ?
Le staycation, c’est l’occasion de faire toutes ces choses qu’on n’a jamais eu le temps de faire : cuisiner, dormir, se faire masser, ranger… Mais aussi de découvrir sa ville avec un regard nouveau. Les municipalités offrent souvent des avantages aux locaux lors de la visite de monuments touristiques ou de restaurants.
Comment réussir son staycation ?
Avec le confinement, des nombreux acteurs du tourisme se sont adaptés à une clientèle qui ne sort pas de chez elle. Visites virtuelles de monuments, balade sur street view, récits de voyage… Le staycation n’a jamais été aussi populaire.
Cette épreuve a été l’occasion pour beaucoup de revoir leur vision des vacances. Finie la course du voyage, la population a pris conscience de l’importance de prendre son temps. Et des staycations réussies, c’est aussi ça : accepter de ne rien faire.
La plus grosse menace des staycations, c’est l’ennui. D’où l’importance de savoir s’occuper. Activités manuelles, lecture, sport, évènements locaux… Les opportunités sont nombreuses. Comme en voyage, on peut aussi aller à l’hôtel ou au spa. Bref : se faire plaisir.
L’autre problème, c’est la tentation de ne pas vraiment s’autoriser des vacances. Jeter un œil rapide à ses mails, répondre aux appels des collègues qui ont une petite urgence à nous filer… Tout ça, on ne se l’autorise ni en vacances classiques, ni pendant ses staycations. Le travail, les responsabilités, la routine sont remplacés par le farniente, les jeux et les grasses matinées.
En termes d’organisation, on peut se donner un budget vacances pour être sûr de ne pas être en totale roue libre. On peut également se faire un petit planning (sans pression) pour être certain de ne jamais s’ennuyer.
Les staycations, c’est la chance de pouvoir poser un nouveau regard sur son environnement et sur sa vie. Il est donc nécessaire de se forcer, si besoin, à être en vacances. À sortir, à rencontrer du monde, à sortir de sa zone de confort… Bref, à voyager.
Le staycation se présente donc comme une option pour ceux qui n’aiment, ne veulent pas ou ne peuvent pas partir à l’autre bout du monde. Elle s’inscrit dans une prise de conscience collective de l’urgence à faire évoluer le secteur du tourisme et notre manière de consommer le voyage.
J’espère que cet article aura pu t’ouvrir de nouveaux horizons et qui sait ? Peut-être qu’il t’aura convaincu de passer tes prochaines vacances dans ton salon.