Faut qu'on parle

Pourquoi les français détestent les parisiens ?

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Attention, ça va péter.

Encore un article placé sous le signe de la fraternité et la bonne humeur.

Bien sûr, je ne dis pas que tout le monde hait les parisiens. Je dis simplement qu’à l’étranger, quand on pense « français-connard », on pense souvent plutôt « parisien-connard ».

 Je dis également qu’il m’est beaucoup arrivé de rentrer dans ma douce province et d’entendre mes proches s’étonner de mon choix de vie. « Vivre à Paris, moi je ne pourrais pas, les gens là-bas… » Tu vois l’idée.

Mais pourquoi tant de haine ?

 

Une mésentente partagée

 

Une chose est sûre : pas de jaloux dans le mépris. Si les provinciaux assument de dénigrer les parisiens, ces derniers ne se font pas prier pour leur rendre la pareille. Le mot « province » peut déjà sembler méprisant. La France entière ne serait donc qu’une banlieue de la capitale ?

D’ailleurs, le mépris se ressent au sein même de l’Île-de-France. Selon les rumeurs, certains parisiens regarderaient de haut les malheureux ayant l’audace de vivre au-delà du périph.

La province serait donc synonyme de cambrousse, de coin paumé, de patelin tout juste bon à accueillir les vacanciers… De leur côté, les provinciaux décrivent leurs amis parigots comme hautains, stressés, incapable de profiter de la nature sans leur précieuse 4G… Même Natalie Portman et Scarlett Johansson se mettent d’accord pour les critiquer.

Et pourtant, celui qui déteste Paris est souvent celui qui y vit. Quand on pense parisien, on pense surtout au provincial monté à Paris pour ses études ou son job. Deux parisiens sur trois ne sont pas vraiment parisiens. Paris, tu l’aimes ou tu l’habites ?

 

Les racines de la discorde

 

Tu l’auras peut-être remarqué : les médias parlent beaucoup de Paris. Les seuls à ne pas se focaliser sur la capitale, ce sont les émissions de télé-réalité (bien que je sois curieuse de découvrir « Les parisiens à Ibiza » sur NRJ12).

Le problème, c’est que ça donne l’impression que Paris est la France. Ce qui pourrait expliquer la différence de traitement de la part de l’État, qui aurait soi-disant tendance à se focaliser sur les franciliens, quitte à délaisser le reste des français.

On appelle ça le parisiano-centrisme, pouvant mener à des inégalités plus ou moins importantes. La différence de l’offre culturelle, par exemple. Beaucoup de provinciaux sont obligés de venir à Paris pour voir un concert, une expo, un évènement sportif… Ce qui encourage le parisien à penser être le centre du monde.

En plus de surpeupler la ville, ce phénomène symbolise l’idée d’un État centralisé et d’une capitale détenant tous les pouvoirs, détruisant parfois la culture régionale. Pas dingue pour le français qui se sent mis de côté et peut avoir tendance à se venger sur le parisien.

Pourtant, il existe une période où nous pouvons tous nous retrouver, les français : ce sont les vacances.

 

Toujours là où ils n’habitent pas

 

Paris étant ce qu’elle est, la ville n’est pas la meilleure option pour se prélasser au soleil. Les seuls vacanciers de la capitale sont les touristes (tu sais, ceux qu’on méprise). Un parisien part plutôt en vacances en province.

Tous les mois, Google recense 40 recherches demandant « pourquoi les parisiens sont détestables ». En août, on passe à 140 requêtes : le pic de l’année. Le parisien apprend à aimer la province pendant l’été. Mais la province ne devient pas pour autant fan de la capitale. En Bretagne, on invite les « parigots » à rentrer chez eux, à coup de messages sur Waze.

Ce sentiment d’invasion n’est pas seulement saisonnier. Car si 80% des parisiens sont fiers de l’être, 2/3 aspirent tout de même à quitter un jour la capitale pour une ville plus calme. Bordeaux par exemple, où la mise en place de la LGV en 2017 a permis à grand nombre de parisiens de venir s’installer.

Depuis 25 ans, on compte 50 000 nouveaux habitants à Bordeaux, dont 70% de parisiens. En un an, les prix de l’immobilier ont augmenté de 15%, comme à Nantes ou à Rennes. Pour dire bonjour aux petits nouveaux, les bordelais ont tagués les murs de la ville de messages d’amour, style « Parisien, rentre chez toi ». Un groupe Facebook anti-parisien a réuni plus de 6000 fans. Une « honte » selon le maire Alain Juppé, qui pensait sa ville plus accueillante.

Aux parisiens fraîchement débarqués, on reproche tous les maux : gentrification des quartiers, hausse du prix de l’immobilier forçant les bordelais à fuir le centre-ville, bouchons… Les bordelais sont aussi très attachés à leur culture et pourraient mal supporter d’entendre un « étranger » demander un pain au chocolat à la boulangerie du coin…

 

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Le calme ou la tempête ?

Mais alors, comment réconcilier les uns et les autres ? Comment faire prendre conscience à la France que le parisien n’est pas forcément un suppôt de Satan ? Comment apprendre à Paris à arrêter de cracher sur la province ? Réussira-t-on un jour à faire renaître l’amour au cœur du pays ?

Peut-être que le seul espoir est de se dire que tout le monde est déjà d’accord sur le fait de se détester mutuellement.

 

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